Le chaud et le froid : les armes destructrices du pervers narcissique

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Dans ce billet, je me suis fondée sur mon vécu de femme en couple avec un PN et sur le vécu d’autres femmes qui ont connu une histoire similaire. Cela dit, les personnes perverses narcissiques, tout comme leurs victimes, peuvent aussi bien être des femmes que des hommes. et, comme dans tous les billets, le masculin englobe le féminin, et vice versa.

Bien que son cœur soit d’un froid glacial, le pervers narcissique sait souffler le chaud et le froid mieux que quiconque.

L’alternance du chaud et du froid par le pervers narcissique fera de votre quotidien un véritable cauchemar. Il aime, il n’aime plus. Il veut, il ne veut plus. Il est gentil, il est horrible. Le lundi, vous êtes la femme de sa vie. Le mercredi, il vous quitte parce qu’il ne veut plus de vous. Il vous dira qu’il veut fonder une famille avec vous, jusqu’à peindre un portrait de votre future progéniture, pour quelques jours après vous dire que jamais, au grand jamais, il ne voudrait avoir d’enfants avec vous. Non seulement le pervers narcissique souffle le chaud et le froid en permanence, mais sa méchanceté est sans borne.

Vous êtes plusieurs à me demander si c’était vous, le problème. On s’est tous posé la question. Vous êtes plusieurs à me dire que vous vous questionnez depuis la rupture. Nous l’avons tous fait, et parfois même du matin au soir. Mais je suis certaine que, tout comme moi, vous avez connu avant des relations épanouissantes qui, certes, étaient ponctuées de désaccords et de disputes, mais qui ne baignaient pas dans le mensonge, la contradiction, le non-sens, le non-respect et le conflit perpétuel. Pensez-y : cela n’est-il pas suffisant pour vous confirmer que non, ce n’était pas vous le problème?

Vous êtes aussi plusieurs à me dire que vous vous reconnaissez dans mes écrits. J’en suis heureuse, car c’est l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai créé ce blogue. Parce qu’avant de le lancer, j’ai moi-même reconnu ma propre histoire dans celle d’autres qui ont bien voulu la partager, de diverses manières.  

C’est pourquoi aujourd’hui, je vous partage encore un peu de mon vécu en vous avouant que pour ma part, des variations de température brusques et extrêmes, j’en ai connu des tonnes et des tonnes. J’en ai eu pour mon argent, ça oui. Dire que, tout ce temps, je croyais que je compensais financièrement pour l’aider à rembourser ses dettes, à épargner et à remplir son petit bas de laine pour que nous puissions éventuellement acheter une maison ensemble (ah ce qu’on peut être naïve parfois). Eh non, il s’avérait que je payais en réalité pour un décervelage, et un décervelage complet, rien de moins.

Mais il faut du temps avant de comprendre ce qui nous arrive, car l’alternance du chaud et du froid par le PN est souvent subtile, et non flagrante. Il ne vous dira pas forcément que vous êtes merveilleuse et magnifique un instant, pour vous dire 20 minutes plus tard que vous êtes dégoûtante et lui donnez envie de vomir (bien que cela puisse arriver qu’il vous le dise, j’en conviens). Il soufflera le chaud et le froid de manière insidieuse pour vous déstabiliser, pour que vous ne sachiez plus sur quel pied danser, pour que vous vous remettiez en question, pour que vous doutiez de vous-même et pour que vous essayiez de deviner ce qu’il veut. Mais le PN, il saura où s’arrêter, il saura ne pas aller trop loin. La bonne dose, il la trouvera :

« Tu es la femme de ma vie et je t’aimerai toujours… Mais tu es mieux sans moi car je suis un bon à rien. »

« Je voulais venir chez toi te cuisiner un bon repas… Mais tu es heureuse sans moi maintenant et je ne veux pas bousiller ton bonheur. »

« Je voulais dormir avec toi… Mais tu n’es pas là. Tu dois être avec un autre et c’est mieux comme ça car, nous deux, ça ne fonctionne pas. »

« J’aurais aimé t’inviter à souper au resto… Mais laisse tomber. Je suis désolé de t’avoir dérangée. Je vais survivre. Toi, tu as une nouvelle vie et je vais essayer de faire de même. »

[Hein? Quoi? Comment?]

Je me rappelle un des derniers jours avant notre rupture : pendant qu’il travaillait, j’étais allée lui acheter des vêtements parce que sa garde-robe était plutôt – voire terriblement – à sec, et je l’attendais à la fin de la journée, impatiente et enjouée, après avoir disposé avec soin sur le lit ses nouveaux vêtements pour lui faire une surprise et concocté un souper simple (car je ne suis pas une cuisinière hors pair) mais préparé avec les meilleures intentions du monde. À son arrivée, j’ai eu droit à un « je t’aime », à un large sourire et à un regard tendre. J’ai alors ressenti une brise d’été venant du Pacifique, et j’étais comblée. Puis une heure après, par suite d’un malencontreux commentaire de ma part passé au sujet d’un film, je me suis fait balancer un « Criss, si tu n’es pas contente, va donc dans la chambre. ». Et je me suis alors sentie fouettée par une bouffée de vent glacial venue directement de l’Arctique.

[Et si vous vous demandez : bien… oui, j’y suis allée dans la chambre, j’ai refoutu les vêtements dans les sacs et j’ai pleuré.]

Ces scènes du quotidien, elles peuvent sembler banales, mais elles ne le sont pas quand nous les vivons, et revivons, et revivons, presque jour après jour, pendant une longue période de temps. Ces contradictions constantes, elles nous désorientent, nous stressent, nous angoissent et nous vident de notre énergie. Tout comme vous probablement, je me suis accrochée aux rares moments de répit et de calme entre les vagues de chaleur et les périodes de froid extrême. Mais tout comme vous aussi probablement, je sais pertinemment que, même si je m’étais accrochée à ces moments en usant d’une force surhumaine, j’aurais fini décervelée.

Parce que le PN, il va aimer puis détester, accepter puis rejeter, complimenter puis dénigrer, soutenir puis détruire. Il va un jour être votre meilleur ami, et le lendemain votre pire ennemi.

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