Les pervers narcissiques : effet de mode ou réalité?
Dans ce billet comme dans les autres, le masculin englobe le féminin et n’est utilisé que pour alléger la lecture. Une personne perverse narcissique peut être aussi bien un homme qu’une femme. 📌 À lire aussi : La femme perverse narcissique : oui, elle existe et elle détruit.
Si le pervers narcissique est une personnalité dangereuse, il serait encore plus dangereux de dire qu’il n’existe pas.
Oui, nous parlons de plus en plus des pervers narcissiques, et c’est tant mieux. Si j’ai créé ce site, c’est dans l’espoir qu’on en parle davantage, car cette pathologie complexe est encore trop méconnue, et nombreux sont ceux et celles qui en ont une mauvaise conception ou qui ont des préjugés.
On entend souvent dire qu’il y a « trop de PN partout » ou que « tout le monde se dit victime aujourd’hui ». Ces idées reçues entretiennent la confusion et peuvent donner l’impression que la perversion narcissique n’est qu’un terme à la mode.
Mais ce n’est pas parce qu’on parle de plus en plus de la perversion narcissique et qu’on trouve une quantité croissante de ressources sur le sujet qu’il s’agit d’un effet de mode. S’il s’agissait d’un effet de mode, S’il s’agissait d’un effet de mode, ça finirait par passer. Or les pervers narcissiques ne disparaîtront pas. Non seulement ils existent, mais ils constituent une dure réalité pour ceux et celles qui sont victimes de leur manipulation mentale destructrice.
Reconnaître l’existence des pervers narcissiques, ce n’est pas céder à une tendance passagère : c’est mettre des mots sur une souffrance réelle.
Laisser sous-entendre que ces personnes nocives n’existent pas pourrait être perçu par les victimes comme un déni de leur vécu et de leur souffrance. Cela peut même les maintenir dans leur culpabilité, dans l’idée que tout est de leur faute et dans l’espoir vain que l’autre finira par changer, les poussant à accepter l’inacceptable et à tolérer l’intolérable.
Le danger, c’est que ce discours banalise la violence psychologique et fasse taire celles et ceux qui hésitent déjà à témoigner. En parler, c’est donner du courage aux victimes pour sortir de l’ombre et commencer à se reconstruire.
Parler de la perversion narcissique et encourager un plus grand nombre de victimes à témoigner de leur vécu peuvent aider d’autres victimes à s’ouvrir les yeux sur la toxicité de leur relation et à comprendre plus rapidement ce qui leur arrive, ce qui constitue la première étape pour sortir de l’emprise du PN. Plus il y a de voix qui s’élèvent, plus il devient difficile de nier cette réalité.
C’est uniquement lorsque la victime cessera de se culpabiliser, admettra qu’elle ne peut rien changer à la situation et, surtout, arrêtera de chercher à comprendre la personne toxique ou de lui trouver des excuses et des justifications qu’elle pourra amorcer son processus de reconstruction et retrouver confiance en elle.
Le danger d’apposer trop vite une étiquette
On connaît tous des gens qui profitent, qui ont une propension à mentir, qui sont paresseux, irresponsables ou égoïstes, ou qui ne semblent avoir aucun projet ou but précis dans la vie. Cela n’en fait pas pour autant des pervers narcissiques, et il existe un danger de voir certaines personnes apposer cette étiquette trop rapidement à quelqu’un qui leur a fait du tort (tout comme on pourrait voir certaines personnes qualifier de bipolaire un collègue de travail qui a simplement, à l’occasion, des sautes d’humeur). Aujourd’hui, le terme circule tellement qu’on a parfois l’impression qu’il est utilisé à toutes les sauces. Il est important de rappeler que le terme « pervers narcissique » ne doit pas être vidé de son sens car, derrière, il y a une réalité douloureuse.
Il existe des questionnaires officiels pour savoir si vous faites face à un pervers narcissique. En y répondant en toute franchise, vous pourrez déterminer si la personne que vous croyez être un pervers narcissique l’est réellement.
Parce que non, ça n’arrive pas qu’aux autres.
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